Voici  une vidéo qui illustre l’évolution des barres asymétriques….

Un petit rappel historique sur cet agrès uniquement féminin s’impose :

Il faut savoir que les barres asymétriques sont, au départ, une évolution des barres parallèles. Elles apparaissent pour la première fois en 1936 aux Jeux olympiques de Berlin mais elles ne sont en réalité que des barres parallèles dont l’une a été montée. En imposé, les asymétriques sont obligatoires. Par contre, en libre, les gymnastes ont le choix entre barres asymétriques et barres parallèles. C’est au championnat du monde de Prague en 1938 que les barres parallèles  disparaissent définitivement des épreuves féminines.

Sans haubans de fixation ni tendeurs, les barres de cette époque étaient instables et le travail était donc statique et d’équilibre. En plus elles étaient rigides et pas très solides: en 1954 lors du championnat du monde, 39 barres se cassèrent durant la compétition.

Pour cette raison dès la période 1964-1968, les barres évoluèrent vers un système avec tendeurs et haubans (comme deux barres fixes juxtaposées) et elles commenceront à être fabriquées en fibre de verre ce qui les rend à la fois plus élastiques et résistantes. La barre supérieure était à 2,30 m du sol et la barre inférieure à 1,50 m. Elles sont aujourd’hui hautes respectivement de 2,50 m et 1,70 m.

En plus  depuis les années 1980, la distance entre les deux barres asymétriques est augmentée en faveur d’une gym plus acrobatique et les grands tours (soleil et lune) se sont généralisés. Ce changement s’est imposé suite à l’évolution des routines initiée pendant les années 70 par des gymnastes comme Olga Korbut, Nadia Comaneci et Elena Mukhina.

Aujourd’hui les barres asymétriques s’apparentent désormais à la barre fixe des hommes. C’est devenu un agrès très spectaculaire: un cocktail de force, de précision, de concentration et de courage. La gymnaste, sans temps d’arrêt, évolue sur les deux barres, alternant des phases d’appui, de suspension et d’envol, des changements de face et des grands tours. La sortie est une combinaison de rotations, avant, arrière ou longitudinale.

Dans les grandes interprètes à cet agrès, en plus des gymnastes citées auparavant, on peut rappeler Maxi Gnauck dans les années ‘80 et Svetlana Korkhina dans les années ’90 ainsi que plus récemment  Aliya Mustafina (médaille d’or à Londre et Rio) et Nina Derwael (double championne d’Europe et du monde dans les deux dernières éditions de ces championnats).

https://youtu.be/0Tid_Imnt0s

Pourquoi cette différence homme-femme ?

Les barres parallèles, avec donc appui sur les bras, nécessitaient beaucoup trop de force physique pour les femmes.

La pratique des barres asymétriques n’était pas adaptée pour ces messieurs : à l’origine, les deux barres (en bois) étaient très rapprochées, et très dures aussi. Les frappés ventraux étaient très douloureux. » Impossible ainsi pour la sauvegarde des attributs masculins !